- ricanement
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• 1702; de ricaner♦ Action de ricaner (1o). ⇒aussi moquerie. Les « ricanements sardoniques des détracteurs de ce grand génie » (Gautier).♢ Rire bête ou gêné.ricanementn. m. Action de ricaner.⇒RICANEMENT, subst. masc.A. — Action de ricaner; rire forcé ou contenu qui traduit la joie mauvaise, la moquerie ou le cynisme. Affreux, petit ricanement; ricanement de colère, de dédain, de haine. Un ricanement de damné passa dans sa gorge, un regard de flamme jaillit de ses yeux (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 1, 1859, p. 746). J'ai seulement entendu, d'abord, une sorte de gémissement sourd (...) et ensuite, un petit rire décharné comme un squelette — le ricanement féroce et triomphal de l'autre, de la maîtresse enfin victorieuse (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 304).— P. méton. Expression que donne ce rire. Les lèvres [du noyé] tordues, tirées vers un des coins de la bouche, un ricanement atroce (ZOLA, Th. Raquin, 1867, p. 86).B. — Rire forcé ou traduisant la gêne. Ricanement confus, idiot. Jean se mit à se gratter l'oreille: — C'est que, lui dit-il après bien des ricanements et des Mademoiselle est trop bonne, (...) mon prix fait ne sera pas achevé demain (STENDHAL, Lamiel, 1842, p. 138).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1733 [éd.] « rire bête ou gêné » (CHAULIEU, Œuvres diverses, t. 1, p. 134). Dér. de ricaner; suff. -(e)ment1. Fréq. abs. littér.:315. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 199, b) 627; XXe s.: a) 600, b) 472.
ricanement [ʀikanmɑ̃] n. m.ÉTYM. 1702; de ricaner.❖♦ Fait de ricaner; rire d'une personne qui ricane. ⇒ Moquerie, ricanerie (→ Intraduisible, cit. 2; pantomime, cit. 1). || Le ricanement voltairien (→ Railler, cit. 4).1 (…) je finirais peut-être par faire un poème ou un tableau qui me rendrait célèbre, et ceux qui m'aiment (…) auraient une réponse victorieuse aux ricanements sardoniques des détracteurs de ce grand génie ignoré qui est moi.Th. Gautier, Mlle de Maupin, XI.2 Ce sourire méprisant qu'il avait eu, ce ricanement quand elle lui avait dit en passant devant le Collège de France… « Qui sait ? peut-être qu'un jour tu entreras par cette porte pour faire ton cours… »N. Sarraute, le Planétarium, p. 79.
Encyclopédie Universelle. 2012.